The Butcher Shop à South End, Boston

Les briques rouges dominent le paysage urbain dans le quartier de South End. Le dialogue entre le rénové et l’ancien est flagrant. Cela s’explique par le fait que la ville de Boston souhaite conserver son patrimoine bâti et interdit tout propriétaire de modifier l’apparence extérieure des édifices qui ont plus de 100 ans. De plus, ce quartier est enregistré dans “National Register of Historic places” comme le plus grand quartier de style victorien des Etats-Unis. Le plan en damier domine l’urbanisme du quartier où chaque “bloc” possède une cours intérieure C’est la majeure partie des bâtiments de ce quartier aménagé sur un plan en damier avec des cours intérieures quasi systématiques.

Je suis tombé sous le charme de South End. Je m’y sens bien pour plusieurs raisons dont la principale est les restaurants. Entre Washington St et Tremont St plusieurs dizaines de restaurants vous accueillent. Le style “bistrot chic” des établissements ne me laisse pas indifférent. Ca change de la majorité des restaurants que j’ai fréquenté jusqu’à aujourd’hui. L’élégance des lieux est un grand avantage des établissements de South End. Par contre, les prix pratiqués sont largement au-dessus de la moyenne des restaurants classiques et standard de la ville. Toutefois, la qualité des produits servis, l’aménagement des lieux, les vins et la cuisine sont également de niveau supérieur. C’est le cas de l’établissement dont je vous parle aujourd’hui : The Butcher Shop

Cet établissement est un lieu où l’on mange de la viande et de la charcuterie comme en France et en Italie. Rosette de Lyon, Rillette, Pâté en croûte, Mortadella, saucisses faites maison, tartare de boeuf et bien sûr les morceaux de viande nobles de boeuf et d’agneau saisis à la minute. Les vins viennent d’Espagne, de France et d’Italie majoritairement.

La salle à manger est toute en longueur. Le bar est élancé et en granit noir. Au fond de la salle des grandes armoires frigorifiques dans lesquelles brillent des morceaux de viandes, des saucisses, de la charcuterie et des salades. Tout est préparé sur place. Il est, toutefois, possible de passer au Butcher Shop, d’acheter son bout de viande et de rentrer à la maison le cuisiner. En toute honnêteté, c’est la première fois depuis que je suis à Boston que je vois des morceaux de viande entiers prêts à être découpés. Une boucherie, quoi ! C’est con mais c’est rare ici.

Bien entendu, il y a une carte simplifiée pour le lunch  et une carte pour le soir. Ce n’est pas encore comme à Lyon où la carte complète est proposée quelque soit l’heure de la journée. N’y lisez pas un reproche mais une simple constatation. Puisque j’y suis à midi, je me lance dans la commande d’un mets de milieu de journée, et puisque une connaissance (Guérilla Gourmande pour ne pas le citer) se lance dans le sandwich testing. Je me lance en pensant à lui depuis l’autre côté de l’Atlantique.

Je commande pour commencer une tranche de pâté de faisant en croûte. Ca fait tellement longtemps… Il est servi avec de la moutarde à l’ancienne, du beurre saupoudré de fleur de sel, de miel, de cornichon et de pickle d’oignon rouge. De l’acidité dans une assiette aux USA autre que du ketchup !!!??? Wouah enfin

Comme plat, je me lance dans la commande de  l’Italian sandwich composé de jambon cru, salami, mortadelle, de pecorino, de chicorée de Trévise grillée et des pickles d’oignons rouges. Le pain est une baguette traditionnelle bien croustillante. Comme ça fait du bien de manger “acide” et croustillant. Ca faisait longtemps. Ce sandwich est délicieux. Il est copieux mais l’équilibre des goûts et des sensations en bouche est là. Je ne suis pas de l’école pour mélanger toutes ces charcuteries qui se cannibalisent au niveau gustatif, mais la chicorée de Trévise, le Pecorino et une charcuterie serait optimale.

Nous touchons un point sensible du sandwich américain. Si la garniture ne fait pas 4-5 cm d’épaisseur, le client n’est pas satisfait. Dommage ! Trop c’est trop me concernant.

Charcuterie, fromage,… appellent le vin, bien entendu. Je demande conseil au sommelier. Il me fait déguster un vin rouge espagnol magnifique. Un bel équilibre subtil entre acidité, longueur en bouche et tanins. Loin le côté soyeux, barriqué et sucré des vins américains. Ca fait du bien au palais. Le seul bémol, qui ne tient qu’à moi, est le prix du verre $12.- pour un verre de vin rouge à Boston, c’est cher, très cher mais c’est bon !

Une très belle expérience culinaire et sans le savoir, j’ai mis les pieds dans l’empire de Barbara Lynch. Une femme cuisinière gourmande et talentueuse, qui sait proposer la gastronomie “comme en Europe” et qui fait fortune. Comme quoi…!!!

J’ai été bavard aujourd’hui. C’est comme ça certaine fois.

website : http://thebutchershopboston.com

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